Assemblée Générale du 08 avril 2022 : Discours du Président de la CPME64

Bonjour,

Au nom de mon conseil d’administration et du mien, je souhaite vous dire combien nous sommes contents de vous recevoir pour notre assemblée générale. 1ère occasion depuis le 1er confinement à cause de la crise sanitaire, toujours présente, passée au second rang par « habitude » et par l’actualité de la crise internationale.

Vous avez pu mesurer au cours de cette crise sanitaire, dont nous subissons encore tous les jours les conséquences, l’apport de votre CPME 64, par l’intermédiaire de Sébastien Carré, Stephanie Lacaze qui se sont mobilisé quotidiennement pour répondre aux multiples questionnements que vous, chefs entreprise, nous avez fait remonter. Merci.

La France a pris les bonnes décisions s’agissant du prêt garanti par l’État et/ou du chômage partiel. Celles-ci, tirées des enseignements des crises précédentes, ont permis le redémarrage rapide de l’économie.

Évidemment elles ont eu un coup, non seulement par l’aggravation de la dette abyssale de la France mais aussi, plus insidieuse, sur la dégradation de la valeur travail.

Combien de postes ne sont pas pourvus aujourd’hui pour la prochaine saison touristique chez nos amis restaurateurs par exemple.

Alors que nous nous remettions et commencions à vivre « normalement » avec la Covid nous avons été pris dans le tourbillon de la crise Russo ukrainienne. 

D’un point de vue personnel, je n’ai pas de mot pour décrire le dégoût qui m’étreint par l’attitude de la Russie et plus particulièrement de son dirigeant et de ceux qui le soutiennent ou qui ne le condamnent pas.

Les conséquences économiques de la crise Russo Ukrainienne sont importantes. Le renchérissement de l’énergie et des matières premières voire de pénurie de ces dernières font craindre un arrêt de la consommation.

Les mesures envisagées ou mises en place par le gouvernement à savoir :

– l’extension de l’activité partielle de longue durée,

– l’augmentation du PGE de 25 à 35 %, dont nous pouvons nous questionner sur la possible réticence des banques ainsi que des Chefs d’entreprise qui craignent leur endettement,

– la possibilité de prêt industrie,

– la souplesse d’utilisation de la clause d’indexation. 

La CPME demande l’accroissement des aides sur la baisse de la fiscalité des énergies et sur la facilitation de la transition écologique.

Bien évidemment, les conséquences que nous subissons sont bien peu de choses par rapport au désastre subi par la population ukrainienne et la destruction de ce pays.

Si elles ont remis l’Europe au centre, ces crises, toutes deux toujours en cours, doivent aussi, à mon sens, nous faire prendre conscience que nous avons besoin de plus d’Europe. L’économie ne se satisfait que de la paix.

Et j’ajouterai, nous aussi.

  • Plus d’Europe, pour négocier des contrats globaux sur le Sourcing d’énergie.
  • Plus d’Europe, pour relocaliser la production des produits essentiels tels que les médicaments, tel que le matériel électronique,
  • Plus d’Europe, pour une politique étrangère coordonnée. 
  • Plus d’Europe par l’instauration d’un mécanisme qui soumettrait les produits pénétrant le marché européen aux mêmes règles sociales et environnementales que celles auxquelles sont astreintes les entreprises européennes garantissant ainsi des conditions équitables de concurrence. 

L’actualité, c’est aussi l’élection présidentielle. Vous pourrez entendre les propositions des partis politiques dont le sondage était à 10 % ou plus, il y a un mois. A l’exception du PS qui a été invité parce que la région Nouvelle-Aquitaine est socialiste. 

Dans le sac qui vous a été remis, vous trouverez un bulletin vert où je vous prierai d’indiquer la formation politique qui vous aura le plus convaincu ce soir. Cela nous permettra de réaliser un sondage dont le résultat sera publié sur notre site Internet.

Mesdames et Messieurs les représentants des formations politiques, je vous rappelle que :

– 99,9% des entreprises françaises sont des TPE/PME qui emploient la moitié des actifs,

– que celles-ci recueillent 78 % de la confiance des Français, juste derrière les soignants,

– que la CPME est la première organisation patronale avec 243 397 entreprises,

– que la CPME est le premier pôle national de la représentativité des travailleurs indépendants,

– que le chef d’entreprise d’une TPE/PME est humain, il est un véritable chef d’orchestre car il est tour à tour dirigeant de l’entreprise, DRH, commercial…

– que les Chefs d’entreprise de nos TPE/PME représentent le patronat réel qui investit son argent et bien souvent met ses bien personnels en garanti.

Mesdames et Messieurs les responsables dont la formation politique prétend à la présidence de la république, en tant que représentant de l’économie réelle, nous vous demandons de nous entendre, d’entendre les chefs d’entreprise de nos TPE/PME en prenant en compte nos attentes résumées en sept axes :

  • Comme je l’ai évoqué précédemment, profiter des crises sanitaire et internationale pour renforcer l’Europe.
  • Diriger l’État et les collectivités territoriales comme un chef d’entreprise pour entre autres ne pas investir l’argent qu’ils n’ont pas. (Parler du versement mobilité)
  • Il faut repenser le partage des tâches (CCI) et des moyens financiers afin d’arrêter la gabegie et imposer des règles de gestion strictes.

Je vous demande que les élections des communautés d’agglomération soient soumises au suffrage universel.

  • Libérer les carcans qui brident notre développement. Nous sommes aujourd’hui sous le joug de 64 Codes, 400000 normes. Savez-vous que les nouvelles normes introduites chaque année par la loi entraînerait un surcoût annuel moyen de 500 millions d’euros ?
  • Pour cela nous demandons de limiter les marges de manœuvre de transposition des directives, de juguler le nombre de pages de Code existant, d’instaurer une sommation administrative, de réviser les règles sociales sous un angle de simplification.
  • Encourager la prise de risque au lieu de la pénaliser en dépénalisant le droit de l’entreprise. 
  1. Comment se fait-il que l’absence de document unique de prévention relève du pénal par exemple, 
  2. Supprimer les droits de succession en cas de transmission familiale de l’entreprise patrimoniale. Neuf pays de l’UE n’applique aucun droit de donation ni de succession. Prenons exemple.
  • Faire de la RSE et de la transition écologique des facteurs de développement économique durable. La RSE est une des réponses aux enjeux économiques, sociaux et environnementaux qui ébranlent actuellement nos sociétés. Elle est source de performance globale et de fierté pour les TPE/PME, pour peu qu’elle soit volontaire, incitative, attestée par une tierce partie et adaptée au secteur d’activité.

Quel monde allons-nous laisser à nos enfants et nos petits-enfants ? Guerre, crise sanitaire.

C’est un monde d’incertitude qui semble se dessiner !

Alors, Mesdames, et Messieurs, donnez-nous confiance, donnez-nous la confiance de continuer.

Le prochain quinquennat ne pourra pas se contenter d’expédier le quotidien. Vous devez, je répète, vous devez nous donner les moyens de changer. Ces moyens de changer passeront par plus de libéralisation et confiance envers nous, chefs d’entreprises.

Churchill a dit « on considère le chef d’entreprise comme un homme à abattre, ou une vache à traire. Peu voient en lui le cheval qui tire le char ».

Je suis persuadé qu’il faut avoir confiance en l’avenir pour mieux s’y adapter, et je souhaite terminer en citant Eric Tabarly « la confiance est un élément majeur : sans elle, aucun projet n’aboutit ».

Georges STRULLU