Monsieur le Ministre, Mesdames, messieurs les élus
- le Président de la CCI Bayonne-Pays Basque, Monsieur le Président de la CPME Régionale, Mesdames et Messieurs chefs d’entreprise Mesdames et Messieurs,
Je vous remercie en tant que président de votre CPME64 d’être présents pour cette Assemblée Générale. Je commencerai mes propos par des remerciements appuyés à Stéphanie Lacaze, Julien Marcel et Sébastien Carré qui ne ménagent pas leur temps pour vous aider et vous assister. Je voudrais aussi remercier les chefs d’entreprise qui s’investissent pour notre CPME. Ils prennent sur leur temps pour assurer les mandats que nous détenons.
Je vous prie de bien vouloir les remercier par vos applaudissements.
Cette assemblée générale est un moment convivial où nous pouvons ensemble analyser et discuter des enjeux et des opportunités qui façonnent notre paysage économique.
Laissez-moi débuter en exprimant mes remerciements envers chacun d’entre vous, pour votre engagement et votre contribution par votre adhésion à votre CPME64.
Pour mieux comprendre le contexte dans lequel nous évoluons, examinons d’abord la situation économique actuelle, tant au niveau local, national et international.
La Situation Économique en France :
Au niveau national, la France a été confrontée à une série de défis économiques au cours de ces dernières années. Malgré des signes de reprise après la crise financière de 2008, la croissance économique a été en dents de scie, avec des périodes de ralentissement et des défis persistants en matière de compétitivité.
Selon les données de l’INSEE, le produit intérieur brut (PIB) de la France a augmenté de 0.9 % en 2023, après une croissance de 2,5 % en 2022. Cependant, ces chiffres masquent des disparités régionales et sectorielles, avec des secteurs comme l’industrie manufacturière et le tourisme qui ont été particulièrement touchés par la crise sanitaire.
En termes d’emploi, le taux de chômage en France a diminué légèrement pour atteindre 7.5 % en 2023 (INSEE). Cependant, le sous-emploi et la précarité restent des problèmes persistants, en particulier parmi les jeunes et les travailleurs peu qualifiés.
En outre, la France est confrontée à des défis structurels, tels que la nécessité de réformer son marché du travail, de stimuler l’investissement et l’innovation, et de promouvoir une transition écologique et énergétique durable. Ces défis exigent un engagement ferme et concerté de la part des entreprises, du gouvernement et de la société dans son ensemble.
Du point de vue de la dette en France, les chiffres sont alarmants, nous sommes dans le dur ! À la fin de l’année 2023 la dette publique française s’élève à près de 111 % du PIB, dépassant les 3 100 milliards d’euros. Cette dette colossale représente une menace sérieuse pour la stabilité financière à long terme du pays, avec des conséquences potentielles sur les taux d’intérêt des emprunts de l’Etat, l’investissement public et la croissance économique. Aujourd’hui, l’intérêt de la dette est l’un des plus gros budgets du gouvernement, demain, il sera le premier. Comme l’a souligné John Kenneth Galbraith, économiste renommé, « La dette est un moyen de vivre avec le luxe d’aujourd’hui, au prix de la pauvreté de demain. »
En parallèle, nous sommes confrontés à des prélèvements fiscaux en constante augmentation. Les entreprises françaises supportent un fardeau fiscal élevé, avec des taux d’imposition des sociétés parmi les plus élevés de l’OCDE. Selon les statistiques les plus récentes, les prélèvements obligatoires représentent en 2023 près de 44 % du PIB français, soit bien au- dessus de la moyenne de l’Union européenne. Cette pression fiscale élevée limite la capacité des entreprises à investir, à innover et à créer des emplois, ce qui nuit à la compétitivité et à la croissance économique.
Je souhaite rappeler ici que les chefs d’entreprise travaillent, fonctionnent et se projettent dans leurs investissements et développements sur des bases conjoncturelles et fiscales qui sont connues. Comment trouver une stabilité et une sérénité de gestion humaine, économique et d’investissement avec une augmentation répétée des taxes. Pour l’avoir dit et répété depuis 2019, nous, chefs d’entreprise, ne sommes pas une variable d’ajustement. La dette de l’Etat français impactera les collectivités territoriales par la baisse de leur dotation. Celles-ci doivent se considérer comme une entreprise en ne dépensant pas l’argent qu’elles n’ont pas et ne pas augmenter les prélèvements comme le fait la communauté d’agglomération Pays Basque.
Malgré tout, face à ces défis, il est impératif que nous, en tant que chefs d’entreprise, agissions avec pragmatisme, détermination et ingéniosité. Comme l’a affirmé Milton Friedman, « Dans une société libre, il n’y a pas de solution économique qui ne soit politique. »
Nous devons donc plaider en faveur de réformes économiques et fiscales visant à réduire la dette et à alléger le fardeau fiscal des entreprises. Cela pourrait inclure des mesures telles que la réduction des dépenses publiques non essentielles, la simplification du code fiscal et la promotion de politiques favorables à l’investissement et à l’emploi.
La CPME nationale a proposé 80 mesures de simplification.
Ces mesures de simplification sont conçues pour alléger la charge administrative, réduire les contraintes réglementaires et faciliter le fonctionnement des entreprises, en particulier des PME. Elles visent à promouvoir l’entrepreneuriat, à stimuler l’innovation et à favoriser la croissance économique.
Parmi ces mesures, on peut trouver des propositions visant à simplifier les procédures administratives liées à la création et à la gestion d’une entreprise, à réduire les délais de traitement des dossiers administratifs, à rationaliser les normes et les réglementations, et à encourager l’usage des nouvelles technologies pour simplifier les interactions avec l’administration.
En proposant ces mesures, la CPME cherche à adresser les principales préoccupations des entrepreneurs en France et à créer un environnement plus propice au développement des PME. Elle plaide pour une approche pragmatique et proactive en matière de simplification administrative, mettant l’accent sur la nécessité de réduire les obstacles et les contraintes qui entravent la croissance et l’innovation.
En conclusion, les 80 mesures de simplification proposées par la CPME reflètent notre engagement continu pour les intérêts de nos PME et son ambition de promouvoir un environnement économique plus favorable à l’entrepreneuriat et à la croissance. Ces propositions méritent d’être examinées attentivement par les pouvoirs publics et les acteurs concernés afin de favoriser un véritable changement et une amélioration durable de l’environnement des affaires en France.
La Situation Économique Internationale :
Sur la scène internationale, les turbulences économiques et géopolitiques continuent de peser sur la croissance mondiale. Les tensions commerciales entre les grandes puissances, les
bouleversements géopolitiques, et les effets de la pandémie ont créé un environnement incertain et volatil pour les entreprises du monde entier.
Dans ce contexte, la France doit naviguer avec prudence et détermination, en s’adaptant aux changements rapides et en saisissant les opportunités qui se présentent sur la scène internationale. Cela exigera une collaboration étroite avec nos partenaires européens et internationaux, ainsi qu’une stratégie économique et commerciale solide et cohérente.
La Position Française et Européenne sur l’Agression Russe en Ukraine :
Passons maintenant à ce point crucial qui exige notre attention : la position de l’Europe face à l’agression russe en Ukraine.
La situation en Ukraine est une source de préoccupation majeure pour la stabilité et la sécurité en Europe. L’agression continue de la Russie contre l’Ukraine, y compris l’annexion illégale de la Crimée en 2014 et le soutien aux séparatistes dans l’est de l’Ukraine, constitue une violation flagrante du droit international et des principes fondamentaux de la souveraineté et de l’intégrité territoriale.
Face à cette situation, l’Union Européenne a adopté une série de sanctions économiques et diplomatiques à l’encontre de la Russie, visant à décourager ses actions agressives et à soutenir l’Ukraine dans sa lutte pour la liberté et l’indépendance. Ces sanctions ont eu un impact significatif sur l’économie russe, mais leur efficacité à long terme reste sujette à débat.
En tant qu’acteurs économiques et politiques, nous devons être conscients de ces enjeux et nous engager activement dans la recherche de solutions durables et pacifiques. Cela exigera un dialogue ouvert et constructif entre toutes les parties concernées, ainsi qu’une volonté et une politique forte de promouvoir la paix, la sécurité et la prospérité en Europe et dans le monde.
Mais pas à n’importe quel prix !
Winston Churchill a dit : « Vous aviez à choisir entre la guerre et le déshonneur, vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre ! » et aussi « Nous formons tous une chaîne ininterrompue d’efforts pour le bien, passés et présents. Nos décisions détermineront le sort des générations à venir. » Ces paroles résonnent avec une pertinence particulière aujourd’hui, alors que nous sommes confrontés à des choix cruciaux pour l’avenir de notre société et de notre monde. La position de certains pays Européens et de certains partis politiques français est dangereuse. L’histoire récente a montré que la faiblesse ne paie pas !
Le Rôle des Entreprises et de la CPME :
Mesdames et Messieurs, dans un environnement économique aussi complexe et exigeant, le rôle des entreprises et de la CPME est plus important que jamais. Nous sommes les moteurs de l’innovation, de la croissance et de l’emploi, et nous avons une responsabilité particulière dans la construction d’un avenir prospère et durable pour notre département, notre région et notre pays.
En tant que chefs d’entreprise, nous devons être des visionnaires, des leaders et des agents de changement. Nous devons investir dans l’innovation, la technologie et les talents, et nous engager dans une transition vers une économie encore plus verte et plus durable. Cela nécessitera des investissements à long terme, une gestion responsable des ressources et une collaboration étroite avec le gouvernement, les universités et la société civile.
En outre, en tant qu’organisation patronale, notre rôle est de défendre les intérêts de nos membres, de promouvoir un environnement réglementaire favorable aux entreprises, et de plaider en faveur de réformes structurelles qui favorisent la croissance et la compétitivité. Cela implique de travailler en étroite collaboration avec les autorités publiques, les syndicats et les autres acteurs de la société, dans un esprit de dialogue et de partenariat et ce afin que nos attentes, légitimes, soient prises en comptes.
Voter le 9 juin prochain aux élections européennes :
Les élections européennes le 9 juin prochain offrent une plateforme pour exprimer ses valeurs et ses préoccupations en tant que citoyen européen. Les différents partis politiques présentent des programmes et des visions divergentes pour l’avenir de l’Europe, et voter permet de soutenir les idées et les projets qui correspondent le mieux à vos convictions.
Dans un contexte où l’Europe fait face à des défis tels que la montée de l’extrémisme politique, le populisme et les tensions sociales, voter aux élections européennes peut aider à contrecarrer ces tendances en soutenant des partis et des candidats qui prônent le respect des droits démocratiques, de la diversité et de l’inclusion.
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En conclusion, Mesdames et Messieurs, nous sommes confrontés à des défis considérables, mais aussi à des opportunités sans précédent. En unissant nos forces, en mettant en commun nos ressources et notre expertise, nous pouvons surmonter les obstacles qui se dressent sur notre chemin, et tracer une voie vers un avenir meilleur et plus prospère pour tous. Nous devons faire preuve de leadership et d’innovation afin de transformer les défis en opportunités de croissance et de prospérité.
Face à ces défis, il est crucial que nous agissions avec détermination et résolution. Comme l’a souligné John F. Kennedy, « Les difficultés d’aujourd’hui sont les opportunités de demain. »
Pour y parvenir, nous devons adopter une approche stratégique et pragmatique, fondée sur des principes d’efficacité, de responsabilité et de durabilité. Nous devons investir dans la recherche et le développement, dans la formation et le perfectionnement de nos travailleurs, et dans la transformation numérique de nos entreprises. En même temps, nous devons plaider en faveur de politiques économiques équilibrées qui favorisent la croissance et l’innovation, tout en assurant une répartition équitable des charges fiscales.
Je finirai par une citation du Mahatma Gandhi : « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde. » En tant que chefs d’entreprise et membres de la CPME64, nous avons, à notre niveau, le pouvoir et la responsabilité de créer ce changement, de façonner un avenir où l’innovation, la durabilité et la prospérité vont de pair.
Je vous remercie pour votre attention et votre engagement, et je vous incite à continuer à œuvrer pour le bien de notre économie, de notre société et de notre planète.
Georges STRULLU Président de la CPME64
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Introduction de M. LAMASSOURE :
L’Europe est au centre de tous les enjeux et, est essentielle sur la stabilité sociale, financière et géopolitique. L’Europe est un continent qui doit peser plus et, qui pourtant est malmenée et peine à montrer son unité. Confucius et Aristote ont écrit « le tout est plus grand que la somme des parties ». Je crois en effet que l’Europe est plus grande que la somme des individualités nationales.
J’ai souhaité convier M. Alain LAMASSOURE, ancien Ministre des Affaires Européennes, du Budget, ancien Député des Pyrénées Atlantiques, Européen afin qu’il nous expose selon lui
« 2024 : Risques et opportunités en cette année européenne ».