LETTRE OUVERTE DE LA CPME64 AUX ELUS

Mesdames, Messieurs les Élus,

Monsieur Le Préfet,

Monsieur le Sous-Préfet,

Si aujourd’hui, l’urgence est de préserver la vie humaine, demain, en plus, elle sera de sauver la vie des entreprises. Les mesures gouvernementales prises ont permis la survie de nos entreprises et la préservation de l’emploi. Elles ont limité la casse dans cette période de confinement, mais elles ne suffiront pas à éviter le tsunami économique et la casse sociale qui sont attendues dans les prochains mois. Il n’est pas temps d’annoncer leurs diminutions car la confiance est une donnée essentielle de la reprise de l’activité.

La crise économique et ses conséquences sociales entre autres sont devant nous !

La CPME64 a alerté les pouvoirs publics depuis mi-mars que le report des charges ne sera pas suffisant pour nos TPE et PME du département et a demandé leurs annulations.

Le 7 avril, sur une durée de quinze jours, la CPME64 a lancé un sondage concernant le report ou l’annulation des charges dont vous trouverez ci-joint le détail des résultats.

En résumé :

  • 387 entreprises employant 2 423 salariés ont répondu,
  • 39,1% exercent dans les métiers de l’hôtellerie et de la restauration
  • 45,3% sont des professions libérales, des commerçants ou des indépendants

374 entreprises sur les 387 qui ont répondu, soit 96,6%, demandent l’annulation des charges sociales et fiscales.

Notre vision et analyse économique devant cette situation exceptionnelle que nous subissons, nous permet d’affirmer que le report de charges ne suffira pas à sauver nos entreprises et nos emplois. A quelques exceptions près, le chiffre d’affaires, que nos TPE / PME auront perdu depuis le début du confinement, l’est irrémédiablement. A partir de ce constat, admis par tous, il est illusoire de penser à demander le versement de ces sommes dont le paiement a été reporté car la trésorerie de nos TPE / PME est exsangue. La CPME64 craint des cessations de paiement ou liquidations judiciaires en masse entrainant une casse sociale sans précédent.

Le déconfinement qui est prévu pour le 11 Mai, dont le plan a été dévoilé le 28 avril, est jonché de zones d’ombres. D’ores et déjà, il semble acquis que :

  • Les mesures de déconfinement qui devront être mise en place seront coûteuses, contraignantes, incertaines.

Les cheffes, chefs d’entreprises auront une obligation de moyens pour protéger leurs salariés et clients pour un chiffre d’affaires aléatoire. Le Gouvernement doit clarifier la responsabilité de nos chefs d’entreprise vis-à-vis de la santé d’une part de leurs salariés qui reprendront le travail et d’autre part de leurs clients.

  • La réouverture des écoles le 11 Mai, à la carte, dans son mode d’organisation et de fonctionnement, soumis à la volonté des parents de mettre leurs enfants ou non en classe, ne présage rien de bon pour une reprise d’activité normale des entreprises. Combien de parents manqueront à l’appel ?
  • Les métiers de l’hôtellerie et de la restauration ne seront pas autorisés à ouvrir avant le 2 juin.

Cette décision, si elle est confirmée, est incomprise car notre département, notre région, sont peu contaminés. Par ailleurs, comment annoncer la réouverture des écoles, collèges et lycées avec ces problématiques de transports scolaires et cantines et laisser les restaurants et bars fermés ? Les dommages collatéraux sont nombreux dont celui du secteur de la pêche.

  • la saison touristique estivale est fortement compromise.

Avec les frontières fermées et peut être même un confinement régional, le secteur du tourisme, après avoir subi le G7 en 2019, sera durablement impacté. L’impact de cette restriction touchera l’artisanat au sens large.

C’est pour ces raisons que :

La CPME64 demande l’annulation pure et simple des charges sociales et fiscales qui pèsent sur nos TPE / PME jusqu’au mois de septembre 2020.

Par ailleurs, la CPME64, organisation patronale interprofessionnelle, vous propose Mesdames, Messieurs les Élus, Monsieur le Préfet que nous distribuions les masques pour le compte de l’Etat. Nous sommes en lien avec les TPE / PME et c’est naturellement que nous pouvons être un point de distribution en ayant au préalable recensé leurs besoins.

Georges STRULLU

Président de la CPME64